Le pont de la rivière Kwai

Ce que je ne vous ai pas dit encore c’est que Kanchanaburi se trouve sur la Kwai. La rivière Kwai. Celle du pont…

Pour ceux qui ne connaissent ni le livre (que je n’ai pas lu), ni le film (qui est excellent) voilà un petit rappel historique.
C’est pendant la guerre. Les Japonais pousse leur avance jusqu’en Birmanie et menace l’empire des Indes britanniques. Malheureusement (pour eux) leurs troupes en Birmanie souffrent de terribles problèmes de ravitaillement. Ils décident donc la construction d’une ligne de chemin de fer entre Bangkok et la Birmanie. Le tracé n’est pas facile, il faut couper dans la jungle, à travers une chaîne de montagnes, et quelques cours d’eau (dont la rivière Kwai).
Les Japonais sont pressés. Ils réquisitionnent la population locale et acheminent des prisonniers de guerre britanniques. Le chantier est gigantesque. Les conditions de travail sont épouvantables. La famine, les travaux forcés, le climat, les fièvres font des ravages. La brutalité des Japonais ne suffit pas à faire respecter les délais. Ils sont même contraints d’employer une partie de leurs troupes à la construction de l’ouvrage.
Résultat : 415 km de voies ferrées, environs 130 000 morts.
Continuellement bombardée, la ligne de chemin de fer n’a pratiquement jamais servi et de toute façon les Japonais ne furent jamais en position d’envahir les Indes.

Maintenant le gouvernement thaïlandais a restauré une partie de la ligne et le fameux pont sur la rivière Kwai est devenu le principal attrait touristique de la région.

Il y a quelque chose de terriblement indécent à jouer les touristes dans un lieu pareil, à prendre ce petit train. 130 000 morts pour 415 km : ça fait un mort tous les trois mètres.
J’ai l’impression de rouler sur un tapis de cadavres. C’est écoeurant.

Mais d’un autre coté, puisque ce train continue de rouler, qu’il participe au développement de la région, je me dis aussi que tous ces gens ne sont pas totalement mort pour rien. Et qu’en continuant à circuler il nous permet de ne pas oublier ce que l’homme est capable d’infliger à ses semblables.

Seule petite chose rafraîchissante de ce périple : la statue de De Gaulle au musée du coin.

Posté le 04 août 2011 par dans Thaïlande