le cour du Mekong

Je ne sais pas si vous l’aviez remarqué mais en ce moment, je vous fais une thématique sur l’eau.

L’eau est le souci majeur. Nous l’avons déjà évoqué dans un article précèdent concernant l’eau potable mais il est aussi un soucis majeur pour l’irrigation.

Pour son irrigation le Cambodge dépend un peu des eaux pluviales mais beaucoup du Mekong. En effets, celui-ci collecte toutes les pluies tombées dans la région ( Cambodge, Laos, Thaïlande, Chine du sud) auxquelles s’ajoute la fonte des neiges Himalayennes en été.


Sur ce graphique qui montre le débit du Mékong en M3/seconde à Paksé ( empreinté à http://fr.wikipedia.org/wiki/Mékong) on distingue très clairement l’évolution saisonnière de son débit. Paksé est la dernière grande ville laotienne juste avant le Cambodge.
l'île de la fête
Photo du fleuve à Luang Prabang en Avril – L’eau est si basse qu’emergent de gigantesques bans de sables où s’organise la fête de Pii May : http://famille-ferry.fr/?p=2175

De ce régime particulier du fleuve découle invariablement de gigantesques inondations. Du Fait de la précarité des habitations, de la répartition de l’habitat près des cours d’eau ou des mares, du manque de digues et du manque de route, il y a chaque année des drames aux Cambodge. Cette année il y a eu six décès directement liées aux inondations.
Mais ce fut une année pauvre en précipitation. Un rapport remis hier aux Nations Unies concernant les risques dans la zone Asie-Pacifique indique que 12 % de la population cambodgienne est exposée aux inondations soit 1,7 million de personnes.

Comme je vous l’ai déjà dit dans un article précédent, au centre du Cambodge se trouve un immense lac très poissonneux : le Tonlé sap. Un curieux phénomène se produit annuellement. En effet le tonlé Sap qui s’évacue habituellement dans le Mékong voit le cour de l’eau s’inverser quand le Mékong déborde. Et c’est l’eau du Mékong sur rempli le Tonlé sap multipliant sa superficie par 6. C’est un peu une éponge qui retient l’eau.

Or depuis peu, les Chinois construisent d’immenses barrages sur le Mekong. Ça leur fournit de l’électricité et de l’eau pour irriguer leurs propres cultures .

Ils pourront ainsi affecter le débit du fleuve et en changer l’hydrographie naturelle. Cela peut causer la disparition totale des Dauphins du Mékong ( qui ne sont déjà plus qu’une centaine), modifier les conditions de navigation qui ne sont déjà pas terrible et surtout priver d’eau les pays en aval.
Pour illustrer l’importance de l’eau dans la culture du riz voici deux cliqués :

Le premier quand nous avons quitté le Viet Nam en Janvier dernier, par le Delta, zone perpétuellement approvisionnée en eau. La construction de canaux d’irrigation permet aux paysans de produire deux récoltes de riz par an. (grâce au OGM, aux engrais chimiques, à la mécanisation, il en sont à 3 maintenant).

Et le second dans la plaine cambodgienne à la même période :


Ça se passe de commentaire
Ici comme ailleurs la maitrise de l’eau devient un enjeu stratégique déterminant. Mais l’on peut se demander de quels poids peuvent peser le Cambodge et le Laos face à leur colossal voisin chinois…

Posté le 29 octobre 2010 par dans Cambodge, Le Laos