Les inondations au Cambodge

Ici la situation devient grave.
Les inondations empirent. Nous avions à souffrir du gonflement des cours d’eau suite au déluge qui s’est abattu en Thaïlande et au Laos, mais il recommence à pleuvoir ici aggravant du coup une situation qui était déjà précaire.

Voici deux photos prises à un an d’intervalle du Tonlé Sap, ce grand lac à l’intérieur du Cambodge : en bas le 26 août 2010 en haut le 24 août 2011. L’image parle d’elle même. On peut y voir l’étendu des inondations. Je n’ai pas trouvé de photos satellite plus récentes mais depuis août la situation a encore expirée.

80 % des cambodgiens vivent à la campagne. Beaucoup d’entre eux ont tout perdu. On parle ici d’un million de sinistrés.
Ces gens dont parfois tout le village a été englouti se réfugient sur les endroits secs. On ne roule plus que sur une voie à de très nombreux endroits sur La route numéro 6 qui relie Phnom-Phen à Siem Reap. Les paysans y installent des campements de fortune.
Parfois des familles sont bloquées sur le toit de leur maison : ils ne savant pas nager. L’armée les évacue par hélicoptères. Quelques fois, les orages tropicaux qui s’abattent sur la région sont si forts qu’ils font chavirer les frêles embarcations surchargées qui tentent de leur porter secours. Cette semaine nous avons déploré sept morts dans le naufrage de l’une d’elle.

Leur maison inondée des paysans se font réfugiés dans un campement de fortune, au milieu des eaux.

Ici c’est les rizières d’habitude. Le lac a gonflé est a détruit toutes les cultures.

Une fois au sec ces gens ne sont pas sauvés pour autant. Les provisions qu’ils ont pu emporter s’amenuisent rapidement. Ils n’ont pas d’eau potable, ni même de bois sec faire cuire le riz.

On s’achemine vers une catastrophe. Sur quatre cents familles évacuées dans un village de O’sala 80% des enfants souffrent de diarrhées. Dans ce pays où déjà l’accès aux soins est déjà problématique en temps normal, il devient catastrophique. Ces diarrhées sont souvent mortelles quant elles ne sont pas soignées.
Cette population très pauvre n’a pas les moyens de payer le médecin.
Certains hôpitaux soutenus par des donations peuvent procurer des soins gratuits aux enfants ou aux femmes enceintes mais leur accès déjà difficile en temps normal et quasi impossible maintenant.
Pour vous donner une idée de la situation « normale » j’ai eu accès aux chiffres de l’Hôpital pour Enfant de Siem Reap. Cet hôpital a mis en place un réseau de dispensaires dans les villages où les gens peuvent recevoir une aide d’urgence dans leur village. Ces dispensaires permettent de soigner rapidement les patients près de chez eux évitant ainsi que des problèmes bénins n’évoluent en pathologies plus graves faute d’avoir reçu à temps des soins adaptés. Ces dispensaires sont tenus par une équipe comprenant généralement deux infirmières, une sage femme et du personnel d’entretien.

Sachez qu’en France nous avons un médecin pour 234 habitants. Ici parfois nous avons deux infirmières pour 19 348 habitants !

Ce village prés de Pouok, à une dizaine de kilomètre de Siem Reap est complètement sous les eaux.
Je ne sais pas comment ces gens, déjà très pauvres vont pouvoir s’en sortir. Leur maisons sont sous l’eau, leur récolte est compromise, leurs volailles décimées. Mais je serai tenté d’écrire que pour l’instant nous n’en sommes pas là. Pour l’instant c’est une question de survie.
Manger, boire, s’abriter.

Devant une catastrophe d’une telle ampleur nous avons décider de faire quelques choses.

Une de nos amies italiennes, Daniela, travaille justement à l’hôpital pour enfants de Siem Reap.
Son travail consiste à rendre ces dispensaires dispersés dans la campagne plus performants : former le personnel, sensibiliser les populations aux règles élémentaires d’hygiène et de sécurité et leur fournir les moyens d’y parvenir (distribution de fournitures adaptées comme des filtres à eau, des moustiquaires…).
Les besoins en se qui concerne l’éducation sanitaire sont énormes. Une amie m’a comptée que récemment une fillette de trois ans s’était brûlé les mains avec un des braseros comme on en trouve partout ici. Sa mère lui a lavé les mains avec de l’eau des mares. Quant elle s’est aperçu que la situation empirait et qu’elle a décidé de l’emmener au dispensaire, il était trop tard. La gamine fut transférée d’urgence à l’hôpital où elle fut amputée des deux mains. Cet accident aurait pu être facilement évité par l’adoption de quelques mesures simples de sécurité pour empêcher l’enfant de se tenir près du brasero et surtout l’emmener rapidement au dispensaire local.

Même si la situation actuelle réclame une aide d’urgence nous savons que l’action de Daniela ne s’arrêtera pas là, mais s’inscrira dans le long terme. Que vont devenir les paysans quand l’eau se sera retirée ? Eux dont la récolte est saccagée, la maison détruite, les rizières ravinées par les eaux ? Par sa connaissance du pays (elle vit ici depuis sept ans), avec l’appuis de son équipe d’une dizaine de cambodgiens, par l’implantation de son réseau de dispensaires couvrant toute la région, je suis sur qu’elle saura répondre aux besoins de la population dans la mesure de ses moyens. Mais ses moyens sont limités.
Son programme s’appelle : Capacity Building Health Education Program ( en Francais : Construire un programme d’éducation sanitaire). Pour avoir une idée de son action je vous invite à visionner une vidéo.

Sophie et moi avons décidé de soutenir son action en faisant un don.

Si vous aussi vous voulez nous aider à combattre la misère vous pouvez aussi faire un don. Comment cela ?
En nous faisant un virement sur notre compte en France via notre compte Paypal : raphael@famille-ferry.fr.
ou en nous faisant directement sur notre compte.
Je communiquerai nos coordonnées bancaires à ceux qui en auront besoin.

Nous remettrons tout l’argent collecté à Daniela directement car nous sommes sûrs de son bon emploi. Nous vous tiendrons également au courant des implications des dons.

Vous pouvez également choisir de faire une donation directement sur le site de l’hôpital pour enfant : https://angkorhospital.org/support-us/money/ pour atteindre le programme de Daniella selectionnez :« Capacity Building & Health education »

Pour vous donner une idée des prix ici :
Avec 20 € : une famille de 5 adultes a du Riz pour environ un mois.
Un équipement pour purifier l’eau coûte 18 €
Un stère de bois pour faire la cuisine coûte environ 7,50 € (pour un mois de cuisine)
Une moustiquaire : 2,20 €.

Merci.

Posté le 22 octobre 2011 par dans Cambodge