Les Ferry …

Le Baphuon avant-hier au soir. Donc deux jours avant son inauguration


Avez vous remarqué que chaque fois que le Cambodge fait la une des infos nationales c’est pour y relater une tragédie.
En un an le Cambodge a fait les gros titres de la presse trois fois :
– Le conflit récurent avec la Thaïlande à propos du temple de Preah Vhear. Avec ses dizaines de morts et des milliers de gens déplacés.
– Les trois cent morts de la bousculade sur un pont de Phnom Penh lors de la fête des eaux en novembre dernier
– Les procès des Khmer Rouges (Dutch 17 000 morts, Nuon Chea, Khieu Samphan, Ieng Sary et Leng Thirith tous quatre hauts dignitaires du régime : deux millions de morts environs)

Il se peut toutefois, que pour une fois, le Cambodge apparaisse sur vos écrans ce soir pour une autre raison.
En effet, ce matin, a eu lieu la célébration de la fin des travaux de restauration du Baphuon. La cérémonie était présidée par sa Majesté le Roi Norodon Sihamoni en présence de Ms François Fillon, notre Premier ministre et Frédéric Mitterrand, notre ministre de la culture. Votre serviteur y était grâce à l’aimable invitation de notre ami Pascal Royere, le directeur de L’EFEO (Ecole Française d’Extème Orient) qui a dirigé les travaux de reconstruction du temple depuis 1997.

Je ne vous parlerai pas ici des travaux du Baphuon qui a déjà fait l’objet de deux articles dans nos colonnes :

http://famille-ferry.fr/?p=5490

http://famille-ferry.fr/?p=2536

Je vous parlerai uniquement de la cérémonie.
Ayant deux places, j’ai convié une amie italienne parfaitement francophone à m’y accompagner : Giovanna.

Giovanna, sa soeur Maddalena et son beau-frère Manfreddi font parti de nos amis les plus proches

Première chose pour y arriver il faut être muni d’un précieux sésame : l’invitation. Nous sommes donc arrêtés au poste de contrôle par les policiers en faction. Giovanna sort les deux enveloppes contenant les deux sésames. Le fonctionnaire ne les ouvre pas, nous adresse un sourire et nous invite à passer. Nous nous disons alors que l’invitation était superflue, il nous aurait suffi d’avoir des enveloppes.
Donc le premier poste de sécurité passé (à l’entrée du site d’Angkor, pour ceux qui connaissent) nous continuons notre route tranquillement jusqu’au temple. Beaucoup de policiers sont mobilisés pour l’événement, mais pas un de nous demandera plus quoi que ce soit. Même arrivés sur le site de la cérémonie nous franchirons les contrôles avec un simple sourire.

Nous choisissons une place à l’ombre, mais comme beaucoup nous serons obligés de bouger plusieurs fois durant la cérémonie pour nous protéger des rayons de Phébus. Ce matin il fait grand bleu, 30° à l’ombre et beaucoup plus au soleil.
Nous nous retrouvons dans un parterre de Cambodgiens, beaucoup d’ex-ouvriers du chantier (qui en comptait plus de 300), des enfants des écoles agitant de petits drapeaux cambodgiens, européens et français, des gens travaillant sur le site, des militaires, des policiers…

Sa majesté arrive flanquée de François Fillon. Le parasol est depuis tout temps un signe royal : Pas de roi sans parasol.

La cérémonie commence par une bénédiction des bonzes – pas de cérémonie sans bénédiction des bonzes et par une danse des Apsaras ( la danse de la bénédiction, pour ceux qui sont venus et qui s’en rappellent, c’est la danse où elles jettent des pétales de lotus)

Puis suivent les discours officiels :
M Fillon qui rappelle l’histoire de la reconstruction du temple et qui en fait le symbole de l’amitié Franco-Cambodgienne.

Puis le discours de sa Majesté dont hélas, je n’ai compris qu’un mot sur 28 ( des mots comme : Aujourd’hui, Temple, France, Merci…). Bref, je n’avais pas comme M Mitterrand la traduction du discours du roi ni la connaissance de M Fillon en langue khmère, pour pouvoir m’en passer … Enfin tout le monde a applaudi à la fin.

Tout le monde a applaudi même ceux qui ont passé leur temps à jouer avec leur téléphone portable tout le long de la cérémonie.

Ensuite Le roi a décoré Pascal. J’en saurai plus sur cette décoration en fin de semaine quand nous dînerons ensemble.

Enfin M François Fillon a découpé de ruban officiel – pas n’inauguration sans ruban officiel.

J’ai noté alors que journaliste est vraiment un métier dangereux, certains n’hésitant pas à braver le danger (à l’instar de nos Guesquière et Taponnier) pour nous livrer des photos sous le meilleur angle de vue.

Je suis très content d’avoir pu assister à cette cérémonie. Merci Pascal.
J’aime la France quand elle se montre comme ça : généreuse et intelligente.
J’aime le Cambodge aussi, ce pays, ces gens si attachants.
Alors permettez-moi de reprendre à mon compte les derniers mots du discours de M François Fillon : « Vive la France ! Vive le Cambodge ! Vive l’amitié entre nos deux pays ! »

Raphaël