La vie du Bouddha

J’ai décidé de faire une petite série d’articles sur le Bouddhisme. Enfin sur ce que j’en ai compris, ou plutôt, sur ce que je crois en comprendre.
Car cette religion (je reviendrai sur ce mot de religion) est pour nous occidentaux aussi fascinante qu’énigmatique.

Avant tout, je vous propose de commencer par le commencement : la vie du Bouddha. Car le Bouddha est un personnage historique comme le Christ ou Mahomet.

Il est né en – 80 avant sa mort (le calendrier Bouddhiste a pour année 0, l’année de la mort du Bouddha, mais j’y reviendrai) c’est-à-dire en -560 de l’ère chrétienne. C’est-à-dire qu’il était contemporain de Confucius et presque contemporain de Socrate.

J’ai choisi de vous narrer sa vie comme elle est décrite dans les textes sacrés. Pour deux raisons :
– Parce que c’est presque la seule source d’information sur sa vie. (Comme les Evangiles sont presque la seule source d’information sur la vie du Christ)
– Et surtout parce que c’est comme ça qu’on l’enseigne.

Du haut du quatrième ciel des dieux, le Bodhisattva contemple la terre. Il choisit le lieu et l’époque où il va naître pour être le Bouddha et sauver l’humanité. Il choisit sa mère, la reine Maya. Celle-ci fait le rêve qu’un éléphant blanc à 6 défenses lui transperce le flan. Et hop, elle est enceinte.

Neuf mois plus tard le Bodhisattva sort de son flanc sans la blesser. Il fait sept pas, regarde à chaque point cardinal et s’exclame « Je suis le premier, je suis le meilleur ; c’est là ma dernière naissance ; Je viens mettre un terme à la souffrance, à la maladie et à la mort ». Une foultitude de guérisons miraculeuses accompagne sa naissance.
On constate chez lui la présence des signes de l’Elu, notamment : 40 dents très serrées et très blanches, un teint doré, une couronne de chair au dessus de la tête, des membranes qui relient ses doigts et d’autres encore…

Il naît dans une famille princière dans la ville de Kapilavastu, au sud du Népal. Il porte de nom de Siddharta, le nom de sa famille : Gautama.
Sa mère meurt au bout de sept jours et monte au ciel.
Un devin prédit à son père qu’il sera un grand roi ou le rédempteur du monde. Son père préfère la première hypothèse et lui donne une éducation de guerrier. Il est élevé dans un palais, à l’abri du monde. Il se marie, et vit ainsi une vie tranquille consacrée au plaisir.

A 29 ans Siddharta décide pour la première fois de se promener hors du palais avec son écuyer.

En chemin, il rencontre d’abord un vieillard, courbé sur sa canne. N’en ayant jamais vu il questionne son écuyer qui lui apprend que c’est le sort de tout homme que de devenir vieux.
Un peu plus loin son chemin croise celui d’un lépreux. De nouveau il doit questionner son écuyer qui lui explique ce qu’est la maladie.
Il voit ensuite un homme que l’on transporte dans un cercueil. L’écuyer doit lui apprendre ce qu’est la mort et son inéluctabilité.
Enfin il croise un moine qui ne se préoccupe ni de la vie ni de la mort.

Siddharta comprend alors la vacuité de la vie qu’il a menée jusqu’à présent et décide de trouver une issue aux problèmes de l’humanité que sont la vieillesse, la maladie et la mort. Il quitte alors nuitamment son palais laissant sa femme et son fils qui vient de naître.

Le cheval vole par dessus les murailles et les fleuves. Siddharta est accompagné par son écuyer.

Siddharta renvoie son cheval qui en meurt de chagrin, coupe ses cheveux et abandonne ses habits princiers

Il rejoint un groupe de 5 ascètes. Avec eux, il erre dans le nord de l’Inde à la recherche quelqu’un capable de lui enseigner la Vérité. Il suit les enseignements de plusieurs maîtres mais est déçu à chaque fois. il alors quitte le groupe et se réfugie dans une grotte. Là, il mange de moins en moins et devient si faible que même les dieux le croient mort. Il se traîne hors de son refuge et entend alors le discours d’une jeune femme qui apprend le luth à ses élèves. Elle leur dit que la corde de l’instrument doit être parfaitement tendue ; trop tendue, elle casse ; pas assez, le son n’est pas bon.

Notez comme Siddartha est devenu maigre à force de jeûnes excessifs

Siddhartha comprend alors que la bonne voie est celle du milieu. Il comprend dès lors l’erreur de mener une vie ascèse rigoureuse et celle d’une vie gouvernée par le plaisir. Il s’asseoit au pied d’un arbre (un Ficus) et médite.
Mais cette nuit là, Mara, Dieu de l’amour, du péché et de la mort décide d’attaquer Siddharta. Il envoie des nués de démons mais la déesse de la terre les noie dans les eaux qu’elle fait apparaître en se tressant les cheveux.
Un Naga (serpent à plusieurs têtes vivant sous la terre et souvent associé à l’eau) s’enroule en dessous de Siddharta pour le protéger des flots et lui fait un parapluie au dessus de sa tête. Les filles de Mara tentent alors de le séduire, mais il leur rappelle qu’elles ne sont qu’illusions et inconsistance, et les pointant du doigt les transforme en vieilles décrépies.

Le Bouddha est souvent représenté dans cette posture, les doigts de la main droite touchant le sol « il prend la Terre à témoin »

Alors, continuant sa médiation Siddharta contemple ses multiples incarnations antérieures ainsi que celle de toutes les créatures, il embrasse d’un seul regard les innombrables mondes de l’univers, puis l’enchaînement de toutes les causes et de tous les effets. Au matin il découvre les quatre nobles vérités. Il est parvenu à l’Eveil, il est devenu le Bouddha (Bouddha signifie l’Eveillé)


Le Bouddha reste ainsi une semaine. Il reçoit la visite de plusieurs Dieux et se demande s’il doit enseigner sa doctrine aux hommes. Apparaît alors Brahma (un des trois plus grands dieux de la religion Hindou, le Créateur) qui le persuade.

Le Bouddha part alors pour Bénarès, retrouver les cinq compagnons qu’il avait laissés. Il les retrouve dans le parc des gazelles et leur dispense son enseignement ; ils se convertissent.

Dès lors, Il va de ville de ville pour prêcher son enseignement. Son parcours est jalonné d’événements miraculeux.

Un jour, son cousin et disciple Devadatta, jaloux car il veut prendre la place du Bouddha, essaye de le faire assassiner de multiples manières. Toutes échouent. La terre s’ouvre alors et englouti Devadatta.

A 80 ans, le Bouddha décide de mourir (en fait il décide d’atteindre le Nirvanna). L’ordre des moines et la doctrine sont fondés. Il peut quitter cette terre. Il aurait pu vivre plusieurs siècles, mais décide de mourir à 80 ans car dans une vie antérieure, alors qu’il était prince, il avait tué un géant qui terrorisait toute la région. Les géants, comme chacun le sait, peuvent vivre très longtemps, celui-ci était assez jeune et n’avait que 80 ans. Aussi, c’est pour payer sa dette de l’avoir privé de nombreuses années à vivre que le Bouddha décida de mourir à 80 ans.
Un jour, on lui offre de la viande salée (ou des truffes, dans une autre version) ; il interdit à ses disciples d’en manger car cette viande est avariée mais lui-même en mange.
Sous un arbre qui fleurit aussitôt, il s’allonge sur le coté droit la tête au nord, le visage vers l’Ouest. Il donne ses dernières recommandations, il prédit les schismes à venir. Et il s’éteint.

On rend hommage à sa dépouille pendant sept jours, comme s’il s’agissait d’un roi. Il y a des chants, des danses, des jeux. Le septième jour, on dresse le bûcher, on y dépose le cadavre, mais personne n’arrive à y mettre le feu. Une flamme surgit alors du cœur du Bouddha et le consume entièrement. Ses ossements seront recueillis dans trois urnes : une pour les dieux du ciel, une pour les Nagas dans les mondes souterrains et une pour les hommes.

Voilà en résumé la vie du Bouddha telle qu’elle apparaît dans les écritures saintes. Celle-ci est jalonnée de miracles et je n’en ai compté que quelques-uns.
Si par méconnaissance, j’ai oublié quelque chose d’important, je prie les bouddhistes de me corriger.

Nous verrons dans d’autres articles plus tard, ce qu’est sa doctrine et son expansion dans le monde.

Raf

Les photos sont issues de fresques qui ornent les pagodes, un peu comme le chemin de croix dans nos églises, pour l’édification des fidèles.

Posté le 02 décembre 2010 par dans Cambodge, L'Orient, Le Laos, Thaïlande, Vietnam

4 réponses to “La vie du Bouddha”

  1. labourel robert :

    2 décembre 2010 at 20:09

    mécréant je reste, je ne suis pas convaincu. Envoie une plus belle histoire stp.

  2. philippe Winter :

    6 décembre 2010 at 17:50

    Cest une très belle histoire du patrimoine terrestre et je te remercie de nous l’avoir conté. c’est avec les songes et la méditation que les esprits se retrouvent. c’est ma queste quotidienne et c’est par là que je pense souvant à vous.

  3. Patrice :

    8 décembre 2010 at 18:39

    J’ai une autre version de la fin dans un de mes bouquins : le Bouddha serait mort d’une indigestion. Il ne sagirait pas là d’une rumeur malveillante, mais d’un fait reconnu par les croyants. Maintenant mon livre n’est peut être pas une source sûr. Tu a déjà entendu cette version ?

  4. admin :

    9 décembre 2010 at 3:44

    Tes ouvrages font partis de mes livres de références qui trônent sur ma table de chevet. Oui, il semble que le Bouddha soit mort suite à une indigestion en absorbant de la viande qu’il savait avariées ou des truffes ( selon les textes)
    Les textes sacrés furent écrits vers 100 après JC à Ceylan et fixant ainsi ce que la tradition orale transmettait depuis cinq siècles. On peut dès lors, mettre en doute certains aspects de la vie de Bouddha telle qu’elle était racontée. Les indiens, de par leur culture, étant prompts à l’hyperbole, chaque conteur pouvait en rajouter une couche, la vérité historique s’effaçant devant le message à faire passer. Toutefois il semblerait que les circonstances de la mort du Bouddha soit vrai, ne serait ce que par la banalité de la chose : une indigestion. On ne voit pas en effet, les indiens, si prompt à enjoliver de merveilleux leurs histoires, faire mourir le Bouddha d’une banale ingestion.
    Je te remercie Patrice pour ta précision.