les mines au Cambodge

Mardi dernier, 14 personnes sont mortes suite à l’explosion d’une mine anti-char dans la région de Battambang.


Cet accident est le plus meurtrier depuis mai dernier où 11 personnes ont trouvé la mort de la même façon. Depuis janvier on déplore 234 personnes tuées du fait des mines. Je ne sais pas combien de personnes ont survécu à leurs blessures et sont devenues infirmes.
Selon l’Unicef, la moitié des victimes sont des enfants, mais ce n’est guère étonnant dans un pays où la moitié de la population est constituée d’enfants.
On estime que 10 à 12 millions de mines furent enfuies au Cambodge durant la guerre, ce qui en fait un des pays les plus minés du monde.
Tout le monde en a posé, les Khmers Rouges, les troupes gouvernementales, les Vietnamiens; des mines américaines, russes, françaises, chinoises, tchèques….
A cela s’ajoutent les bombes américaines et autres munitions qui n’ont pas explosé. Durant la guerre du Vietnam, le Cambodge a en effet reçu plus de 500 000 tonnes de bombes, soit autant que l’Allemagne durant la seconde guerre mondiale.

régions bombardées par les américains

Les régions les plus minées furent celles limitrophes avec la Thaïlande mais aussi la région de Battambang et… les temples d’Angkor. Paradoxalement c’est peut être ça qui les a préservé de la folie destructrice des Khmers Rouges.
Le gouvernement, les ONG travaillent « d’arrache pied » à sécuriser les sites, leur priorité fut d’abord la région de Siem Reap, puis celle de Battambang; le grenier à riz du cambodge, mais un travail immense reste à accomplir, un travail de déminage, bien sur, mais aussi un travail de prévention auprès des enfants. Pour leur apprendre à ne pas jouer avec les explosifs qu’ils viennent de trouver.
Entre 1992 et 2009 ce sont quelques 800 000 mines anti-personnel, 19 000 mines anti-char et 1,7 millions de munitions non-explosées qui furent détruites.
On comptait plus de 1600 victimes par an à la fin de la guerre, ce chiffre est tombé à 244 l’année dernière.

Panneau d’information dans la campagne où l’on informe la population qu’il ne faut pas chercher soi même les explosifs, ni les stocker, ni les vendre, ni les transporter, ni les utiliser pour la forge, ni pêcher avec…
Raf

Posté le 19 novembre 2010 par dans Cambodge

3 réponses to “les mines au Cambodge”

  1. Patrice :

    19 novembre 2010 at 17:58

    Vous allez voir qu’on va encore dire que c’est la faute des militaires !

  2. Cambodge :

    19 novembre 2010 at 23:49

    Près de Siem Reap, il y a un musée des mines tenus par un ancien démineur Cambodgien. Ce musée mérite le détour.

  3. descamps :

    23 novembre 2010 at 10:03

    Bonjour,
    Je suis l’ami de Bounmy de Luang Prabang. Question idiote : savez vous si les démineurs utilisent des rats comme au Mozambique (où ces bestioles ont fait un travail exceptionnel (surtout sur les mines non métalliques) ?
    Question subsidiaire : comment la population vit elle la catastrophe de la « fête des eaux » ? Résignation ?
    Une amie cambo vivant à La Haye essaie de m’initier aux particularismes cambos (grâce à elle je me suis mis à un cours audio de cambodgien et je rame). J’aimerais avoir votre sentiment
    Très cordialement