TCHOUM BEN

Ce week-end c’est Tchoum Ben que l’on traduit comme la « fête des morts ».
Alors qu’est ce que c’est et comment cela se traduit-il ?

C’est une fête religieuse dont la date varie d’une année sur l’autre en fonction du calendrier lunaire, mais qui se situe toujours fin septembre ou début Octobre.

L’idée est, si je l’ai bien comprise – avec mon khmer quasi nul et mon anglais approximatif¬ de faire des offrandes pour s’absoudre, soi et ses proches de ses péchés, afin d’obtenir un meilleur karma.

Alors le Karma : le Karma est un peu comme l’âme, à cette différence près qu’il se nourrit des actions de l’individu au fur et à mesure de sa vie. Faites quelque chose de bien et votre Karma sera meilleur, faites quelque chose de mal et il sera moins bon. Et c’est ce Karma qui préside aux réincarnations. Ainsi, si vous péchez, votre Karma sera moins bon et vous vous réincarnez, dans un individu de classe inférieure, en animal, en arbre, ou même en rocher si vous avez été très vilain.

Déjà là-dessus, il y a beaucoup à dire, mais pour l’instant ce n’est pas le propos.

Donc, comment faire pour avoir un meilleur Karma ?
Éviter les péchés — mais ce n’est pas toujours évident—
et faire le bien ce qui est largement plus simple !
En effet, dans le Bouddhisme, une des choses les mieux que l’on puisse faire c’est l’offrande aux bonzes. Donc n‘hésitons pas !

Tchoum ben est donc un moment particulier où l’on se rend à la pagode chargé de dons : tout ce qu’un bonze peut avoir besoin. J’ai déjà décrit cet inventaire à la Prévert dans un article précédent sur les préparatifs d’un baci laotien : http://famille-ferry.fr/?p=2253

Mais à Tchoum Ben on fait aussi des dons pour ses morts. Comprenez-moi bien. On fait des dons aux moines et l’on prie pour que nos morts (parents, grand-parents, oncle etc…) puissent bénéficier de nos offrandes pour avoir un meilleur Karma.

Mais il est encore un moment très particulier à Tchoum ben. Il s’agit du petit-matin suivant la pleine lune. En effet, une fois par an, les âmes errantes sur la terre, celles notamment qui n’ont plus de famille priant pour elles, ont le droit de se nourrir. C’est Bouddha qui l’a autorisé.
On se réunit donc à la pagode vers 4 ou 5 heures et on les nourrit de petits gâteaux traditionnels qu’on émiette en les répandant sur le sol. Si vous ne le faites pas, ces âmes affamées viendront vous hanter l’année durant pour vous réclamer de la nourriture.

De plus à Tchoum Ben les femmes cuisent des plats traditionnels notamment des gâteaux à base de riz gluant et de sucre de palme. Les khmers ne comptent pas à la dépense pour confectionner une multitude de plats délicieux à base notamment de canard ou de crevettes.

C’est une des fêtes de plus importante de l’année.
C’est une fête familiale où chacun rentre dans son village pour être avec ses proches.

Tchoum Ben c’est trois jours fériés.
Tout, sauf les hôtels et les restos, devrait s’arrêter.

Nous allons donc profiter de ce Week-end à rallonge pour reprendre nos visites : ce week-end direction la « Cité des anges »…

Les photos montrent des stoupas. Il s’agit de monuments funéraires recueillant les os d’un défunt après sa crémation.

Raf

évidement si des Bouddhistes veulent corriger ou compléter cet article, ils sont les bienvenus !

Posté le 06 octobre 2010 par dans Cambodge

2 réponses to “TCHOUM BEN”

  1. labourel robert :

    6 octobre 2010 at 12:50

    ça m’inquiète, moi qui suit déjà trop bon de mon vivant , solide comme un roc, courageux au bouleau, dans quoi je vais me réincarner. J’aimerais aussi titiller et hanter méchamment mes détracteurs. 
    J’ai trouvé : un moustique avec une trompe énorme, quelque fois gentil, quelque fois très, très,  méchant. Mais est-ce possible  sans être embêté par les produits nocifs, les tapettes, les colle-mouches, et tous ces animaux qui nous bouffent.
    C’est pas marrant cette réincarnation mais on voudrait bien que ça existe, juste pour ne pas mourir pour de bon. Et ça j’ai pas envie maintenant ni plus tard d’ailleurs !

  2. za² :

    14 octobre 2010 at 7:32

    j’aime bien toutes ces pratiques et rituels locaux, bouddhistes, même si certains paraissent « naïfs » , je pense a ceux des miettes pour nourrir une fois l’an les âmes errantes ( et il y en a!!), même celui là est beau car il est dans le respect de la belle dimension dêtre que nous sommes… peu importe nos croyances, il y a un respect et un don envers l’autre vivant ou defunt, et c’est joliment fait…. une autre societe ou vous avez trouvé un petit coin pour vivre…ce sont ces « petites » choses la qui m’attirent la bas…la piscine est un plus bien sur ;o) merci merci!!