Les Ferry …

Ben voilà, c’est fait !

Quand je disais à Metz, que j’allais le faire, beaucoup m’ont traité de sale colonialiste, de nostalgique d’un temps à les entendre heureusement révolu. Je m’en fous !

Ça y est : nous avons une bonne.

Il était temps ! Ça fait quelque temps que nous cherchions. Mais ici, comme en France il devient difficile de trouver des gens de maison….

En fait, nous cherchions une cuisinière.
Il faut bien l’admettre, faire à manger deux fois par jour peut être une corvée. Tous ceux qui font à manger tous les jours vous le diront : le plus dur est d’avoir l’idée. Après c’est plus facile. Or, ici, le marché regorge de produits exotiques que nous ne savons pas accommoder. Quel gâchis ! Il faut parcourir les menus des restaurants pour comprendre à quel point notre ignorance est grande. Nous tournons vite en rond, mangeant assez souvent la même chose.

Donc maintenant, nous aurons une plus grande palette gastronomique et du coup, fini les courses, les épluchages, les éminçages, et autres….

Et puis nous cherchions une cuisinière qui puisse aussi faire quelques heures de ménage.
Quiconque pratique (tous les jours) vous le dira, il y a plus épanouissant que de récurer, gratter, frotter, balayer et autres nettoyer… et pourtant quel bonheur de rentrer chez soi quand tout est propre.

Et surtout nous cherchions une cuisinière qui puisse faire quelques heures de ménage et avec qui nous puissions communiquer.

Voilà, donc nous avons donc trouvé Sophal. 22 ans, célibataire. Sur son CV, il est écrit qu’un de ses hobbys c’est le « House Cleaning » : faire le ménage. On en demandait pas tant.

C’est le premier jour. Le contact à l’air de bien passer, nos anglais respectifs sont suffisamment compatibles pour se conjuguer…

Les conditions de travail ?
Elle voulait commencer à 7h du matin. J’ai refusé. 8h c’est bien assez tôt.
A midi, elle mange ce qu’elle a préparé. En fait, nous mangeons ensemble. Ensuite, une pause d’une heure (c’est nous qui avons insisté, elle ne comprenait pas qu’on lui demande de ne pas travailler). Aujourd’hui elle a joué avec Pauline. Fin de la journée à 17 h… à mon avis, elle aura bien souvent fini avant…
Et ça tous les jours sauf le dimanche. (pour le samedi, il faudra voir… j’aimerai peut-être bénéficier d’une grâce matinée…)

Et tout ça pour combien ?
Nous avons convenu de 20$ par semaine. Je pense que si elle fait l’affaire nous passerons rapidement à 25$.
25$… Évidemment pour nous c’est dérisoire. Ça ne fait même pas 20€…pour une semaine de boulot…
Et le pire n’est même pas là ! Le pire c’est qu’elle sera assez bien payée ! Un khmer la payerait 50$ le mois. Dans l’industrie textile, les ouvriers viennent d’achever une lutte qui a abouti à une revalorisation de leur salaire mensuel pour le porter à … 61$ pour un mois à 48h par semaine dans des conditions de travail très pénibles : chaleur, poussières, cadences…

A l’issue de sa première journée, je crois que Sophal était contente. Et qu’elle reviendra demain…enfin, j’espère 😉

Raf.