VILAY Guesthouse

En fait ca c’est passé comme ça le jour où nous sommes arrivés….

J’ai laissé Pauline et Sophie dans un café avec les sacs à dos. Maintenant c’est comme ça qu’on fait. Même si on voyage avec 50 kg de bagage de moins. Et je suis parti à la recherche d’une guest house. C’est facile ici, elles sont les unes presque à coté des autres. D’ailleurs c’est presque toujours comme ça. Les guesthouses doivent être des habitations grégaires qui aiment la compagnie des unes des autres. Bref, me voilà déambulant dans Luang Prabang à jauger d’un coup d’oeil le charme d’un endroit. Ici, pas de terrasse, ici, pas assez de verdure. Quand une façade me séduit j’entre. Je demande les prix, je visite. C’est qu’il nous faut une chambre avec au moins un grand et un petit lit. C’est pas si facile à trouver. Et puis il faut au moins une grande table dans la chambre ou au calme pour que Pauline puisse faire l’école. L’internet est un plus. Quelques critères objectifs et subjectifs qui font la différence.
Bref, c’est peut être les volets bleus qui ont attrapé mon regard ou la petite terrasse à l’ombre du drapeau rouge de mes vingt ans. Une petite pancarte précise que le wifi est réservé aux clients. J’entre. Personne… J’explore et je tombe sur deux gars qui discutent. L’un est debout, une bière à la main qui regarde l’autre qui repeint un canapé, une bière posée pas loin. La discussion, le débat devrais-je dire, porte sur les huitres. Peut-on ou non manger des huitres toute l’année ? Les arguments fusent. On parle de leur toxicité quand elles sont infectées par une algue les mois où la mer est trop chaude. On invoque la castration des huitres, ce qui évite qu’elles ne deviennent laiteuses. Mais si elles sont comestibles elles ne sont peut être pas «bonnes», dignes d’une consommation raffinée. On finit par me remarquer. Je n’avais rien dit jusqu’alors. Et l’on m’aborde en anglais pour me demander ce que je veux. Je répond que la tradition veut qu’on l’on ne puisse consommer de bonnes huitres que les mois en «R». Et le débat reprend de plus belle, mais à trois cette fois.
C’est ainsi que je fis la connaissance de Ben. Nous en reparlerons de Ben.

Toujours est-il que le soir même nous partagions notre repas avec un ex-taulard ex-trafiquant de drogue saunier au Portugal, un éclairagiste spécialisé dans l’opéra qui venait de décrocher un contrat pour monter Rigoletto à St Etienne, un gars qui a un cinéma itinérant et qui va dans les villages pour leur passer de vieux Buter Keaton (nous en reparlerons aussi) et Ben qui monte un projet d’élevage de chèvres à Muang Noi…

Et ça a parlé, jusque tard dans la nuit des expériences des uns, des espoirs des autres. Et puis ça a parlé littérature, cinema, opéra, art, philosophie. Ça a parlé et ça a beaucoup écouté. Ça s’est nourri et enrichi du contact des autres.

C’est là que nous sommes logés à Luang Prabang.

Depuis d’autre clients sont venus et sont partis. Et avec quelques uns l’échange se perpétue, comme avec ce couple de jeunes belges elle : psychologue-géologue et lui informaticien-écologe, qui ont aussi tout lâcher pour « tâter de la rondeur du monde » comme a écrit une autre belge.

Ah oui, j’ allais oublié que l’endroit figure dans le Routard avec l’appréciation «acceuil froid, n’y loger que si les autres guesthouses sont pleines»

Posté le 20 avril 2010 par dans Le Laos, Le voyage

2 réponses to “VILAY Guesthouse”

  1. olivier :

    20 avril 2010 at 19:25

    c’est ainsi, comme un philosophe du siècle des lumières avait dit, DIDEROTje crois, qu’il ne faut pas toujours faire confiance à ceux qui sont censés avoir la connaissance et à leurs écrits. Rien ne remplace l’experience réellement vécue pour pouvoir se faire une idée personnelle.

  2. schweitzer :

    26 avril 2010 at 19:53

    Salut ,le 26 avril 2010
    Nous sommes de retour D’israel, un voyage merveilleux . Aujourd’hui, il y avait une émission sur France Inter sur les huites , peut être peux tu l’écouter ( vers 14H)
    BIz

    Sylvie

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